Débora SANTSCHI / Phase lactée : Programmes de croissance accélérée pour les veaux

Débora Santchi de la société Valacta (contrôle de performance du Québec) a rappelé de façon très didactique les fondamentaux qui font la réussite de l’élevage de la génisse depuis la naissance jusqu’au sevrage.

Elle a ensuite présenté les programmes lactés utilisés au Québec permettant une croissance accélérée.

Sa solide expertise terrain lui permet d’affirmer qu’une croissance rapide dès le plus jeune âge conduit indéniablement à moins de stress, à un meilleur développement du système immunitaire, à une meilleure conversion alimentaire (conversion du lait administré en kilo de poids vif) mais également à une puberté plus précoce et à de meilleures performances en lactation. Débora Santchi a notamment présenté une étude menée par l’université de Cornell (Etats-Unis) qui a permis de montrer que 100g de GMQ en plus sur la phase 0-2 mois se traduisait par une augmentation de la production laitière en 1ère lactation de 155kg de lait.

Mais pour arriver à ce résultat il est primordial de ne pas négliger la phase colostrale. Le colostrum est en effet un concentré d’énergie, de protéines, de minéraux, d’hormones et de stéroïdes qui en font un produit naturel d’une qualité inégalable qui aura un impact sur toute la carrière de la génisse. Un veau ayant impérativement besoin d’absorber 200g d’immunoglobulines à la naissance, il est important de connaître la qualité du colostrum que l’on va lui administrer. Débora Santchi invite donc tous les éleveurs à s’équiper d’un réfractomètre, outil qui se révèle être le plus efficace et le plus simple d’utilisation.

Elle a également rappelé l’intérêt d’une prise colostrale très rapide après la naissance (dans l’heure qui suit) pour profiter de la courte période d’éveil du veau qui favorise la buvée de volumes suffisants.

Cette phase colostrale étant réussie, il est ensuite important d’établir un programme lacté adéquat permettant d’assurer une croissance optimale dans un objectif de réduction de l’âge à l’insémination et donc au vêlage.

Débora Santchi a alors rappelé les critères d’une bonne poudre de lait utilisée outre-atlantique où il est recommandé une poudre composée à 26-28% de protéines (100% de protéines d’origine laitière). Cependant, les standards français n’étant pas à ces niveaux de protéines, elle rappelle que les objectifs pourront également être atteints avec un taux de protéines de 24% sous réserve d’en distribuer un volume et une concentration suffisantes.

Il est alors recommandé, eu égard à ce qui se pratique au Canada, de distribuer 6 litres de lait dès le deuxième jour puis 8 litres à partir  du quatrième jour et ce jusqu’à 50 jours. S’ensuit une phase de décroissance en deux temps pour un sevrage en douceur (4 litres de 51 à 55j puis 2 litres de 56 à 60 jours).

Ce programme s’accompagnera d’une concentration optimale (130 à 150g/litre de buvée) et d’une constance dans les pratiques de préparation et de distribution.