Selon Jean-Marc Heliez, vétérinaire nutritionniste au sein du cabinet Chêne Vert, les problèmes de reproduction sont bien d’origine multifactorielle et l’alimentation fait partie des paramètres à prendre en considération si l’on veut améliorer ses performances de reproduction.
L’apport d’énergie joue un rôle majeur sur les performances en reproduction et il constitue l’aspect le plus difficile à gérer. Les vaches en début de lactation comblent difficilement leurs besoins énergétiques par la ration. Un bilan énergétique négatif s’installe. Son amplitude dépend de la densité énergétique, mais aussi et surtout de la consommation volontaire et de la capacité qu’ont les papilles du rumen à absorber correctement les acides gras volatils. Même si dans certaines situations, il sera possible de chercher à augmenter la densité énergétique de la ration, il est souvent plus bénéfique de chercher à optimiser l’ingestion. Celle-ci dépend autant de la présentation de la ration et de l’accès aux aliments que de leur composition chimique.
Connaître le comportement alimentaire des vaches
La connaissance de quelques éléments du comportement alimentaire des vaches laitières permet de vérifier si les conditions permettant d’optimiser l’ingestion sont satisfaites : temps de repas à l’auge suffisant, ration offerte à volonté, places suffisantes à l’auge (+10% de place par rapport à l’effectif), aliments appétents, transitions alimentaires (sur 3 semaines), tailles des particules de fourrages qui ne soient pas trop grosses, ration homogène, repousses en nombres suffisants, etc. C’est sur ces aspects que dans bien des situations la différence se fera, plus que sur la qualité de la ration "papier".
La maîtrise de la conduite alimentaire au tarissement sera aussi de nature à favoriser l’ingestion en début de lactation. Il faudra veiller à limiter l’énergie en début de tarissement puis reconcentrer en fin de tarissement. Ainsi, en début de tarissement, la ration s’établira à 0,75 – 0,8 UFL / kg MS et 15 % d’amidon maximum, puis elle passera à 0,8 – 0,85 UFL / kg MS et 19 % d’amidon maximum en phase de préparation au vêlage.