Etapes du nettoyage-désinfection d'une salle d'élevage
Le trempage
Le but de cette étape est de réaliser une réhydratation des salissures pour faciliter le nettoyage. Cette opération doit être réalisée le plus rapidement possible après la sortie des animaux. Elle permet une réelle hydratation et solubilisation des souillures, assurant une meilleure pénétration du détergent et une réduction des durées de nettoyage.
Le rinçage et la détergence
Après le trempage, la séance de rinçage/décapage est réalisée à haute pression (au jet plat) pour éliminer la matière organique qui est le réservoir des pathogènes, notamment ceux qui ne sont pas détruits par la désinfection, tels que les oeufs d’ascaris (Broes, 1999). La détergence est une étape très importante car elle permet :
> De réduire la pénibilité du décapage,
> De faciliter l’élimination du biofilm : l’application d’un détergent favorise la pénétration de l’eau dans les souillures qui par son effet mouillant solubilise les graisses contenues dans les matières fécales et par son effet dégraissant facilite la destruction des biofilms,
> De diminuer les quantités d’eau et de réduire le temps nécessaire à cette opération (Corrégé, 2003).
La technique
- ne pas laisser sécher
(100-140 kg/cm²) pour un débit de 800-1 200 l/hure (Broes, 1999) ou jet plat à basse pression. Il faut commencer par le plafond pour finir par le sol - bien insister sur les zones poreuses. Visuellement, toutes les zones de la salle doivent être propres. L’objectif est d’éliminer au moins 80 % des matières fécales. Le matériel Il est conseillé d’appliquer le détergent avec un canon à mousse. La mousse à un fort pouvoir pénétrant et désincrustant. Les produits Synthèse Elevage vous propose trois types de détergents : |
La désinfection
Recommandations
Pour assurer une désinfection optimale de vos salles de postsevrage, il faut s’assurer que vous allez désinfecter une salle "propre", c’est-à-dire après élimination des matières fécales. Il faut prévoir un minimum de 300 ml de solution désinfectante par m2 de surface (source : GBPH), soit 3 ml de désinfectant pur par m². Cette indication est un dosage a minima car les quantités de solution désinfectante nécessaire et de désinfectant retenues par surface sont variables en fonction de la nature des supports, de leur orientation (verticaux ou horizontaux), ainsi que du matériel utilisé (puissance de la projection, rugosité de la surface, ruissellement, ...). Il faut utiliser un désinfectant à large spectre et l’appliquer à sa dose d’efficacité correspondant à sa triple homologation (bactéricide, virucide et fongicide).
Le choix d'un désinfectant
Aujourd’hui, une grande majorité des désinfectants disponibles sur le marché français ont une triple homologation (attention, certains ne sont pas fongicides). Les normes d’homologation sont très différentes, ce qui rend la comparaison de l’efficacité entre deux désinfectants difficiles, voire impossible. Tous les désinfectants vont être, à terme, dans l’obligation de répondre aux réglementations européennes (EN 14349- EN 14675 – EN 13697), ce qui impliquera de refaire les tests pour certains. Ces nouvelles normes sont assez proches des conditions d’élevage, à savoir d’être efficace à des températures de 10°C, en condition de saleté haute et sur une courte durée (30 minutes).
À ce jour, peu de désinfectants répondent à ces nouvelles normes européennes, plus sévères. Dans les prochaines années, seuls les désinfectants ayant obtenu leur AMM seront autorisés : leur triple activité sera validée par l’administration. Synthèse Elevage vous propose plusieurs types de désinfectants, répondant déjà à ces dernières normes européennes :
- Le SPECTRAGEN® : désinfectant surpuissant (bactéricide à 0,2 %, virucide à 0,6 %, fongicide et levuricide à 1 %), efficace sur tous supports en pulvérisation et thermo-nébulisation. Utilisation à 1 % en pulvérisation et à 1 ml par m³ en thermo-nébulisation.
- Le VIRUGEN®+ : désinfectant à fort pouvoir virucide et sporicide. Ce désinfectant est recommandé pour une seconde désinfection par nébulisation ou dans des élevages avec une problématique digestive à Clostridium (diarrhées néonatales). Utilisation à 1,5 % en pulvérisation en première désinfection, à 0,5 % en seconde désinfection et à 1 g/m³ en nébulisation.
- Le PHENOGEN® : désinfectant efficace sur coccidiose à 3 % en 2 heures.
La technique Commencer par le plafond et finir par le sol. Il est fortement conseillé d'appliquer la solution désinfectante sur une surface humide. Le matériel Il est possible d’utiliser deux types de matériel : |
Le séchage et chauffage des salles
Le séchage de la salle juste après la désinfection (thermobile 30 kW) pendant une durée minimale de 48 heures optimise la décontamination en particulier en hiver. Un séchage rapide des locaux pendant 48 heures est préférable à la réalisation d’un vide sanitaire en hiver. Ce séchage sert également de préchauffage avant l’entrée des animaux. Vide sanitaire de 5 jours minimum (en l’absence de chauffage).
La technique et le matériel Deux possibilités de séchage :
Quand la salle paraît sèche, chauffer : |
Commentaires
Pour Isabelle Corrégé (2003), deux éléments peuvent être avancés pour expliquer l’incidence favorable du chauffage sur le niveau de contamination. La réduction du taux de poussières consécutive à un séchage plus rapide : les particules asséchées, devenant plus légères, peuvent être éliminées plus facilement par la ventilation et le risque de recontamination (par le dépôt de ces poussières) se trouve ainsi réduit. Les conditions moins favorables à la survie microbienne : le chauffage des salles, en permettant une élimination plus rapide de l’eau, rend plus difficile la multiplication bactérienne. A contrario, l’augmentation de la température (favorisant le développement bactérien) est en elle-même un facteur de risque. C’est pourquoi l’élimination complète de l’eau doit intervenir rapidement.